Voilà quelques jours qu'un refuge avait ouvert dans les environs, je décidai à m'y rendre avec un pincement au cœur. J'ai toujours été triste en voyant des chevaux abandonnés. En arrivant je me dirigeai vers les écuries certains cavaliers s'occupaient des chevaux du refuge. Je partis ensuite voir les paddock et vis une magnifique irish cob, enfin elle devait l'être avant son abandon car elle était très maigre, le regard sans vie, la tête si basse que son nez touchait presque le sol. Prise de pitié, je décidai d'aller m'occuper d'elle.

Je m'approchai en douceur, elle couchait les oreilles et montrait les dents de temps à autre : ce n'est pas gagné. Je tente une autre approche, la gourmandise, munie de carotte je retente l'expérience, attirée par l'odeur, elle pointe ses oreilles dans ma direction. Mais alors que je suis à quelques pas d'elle, elle couche ses oreilles fait mine de mordre et part au fond du paddock.

Enfin, il restait une dernière solution, se servir de la curiosité naturelle des équidés et être patiente. Je m'assis par terre, dans le paddock, dos à elle et prit un brin d'herbe pour jouer avec. Au début rien, j'attends de longues minutes, consciente du danger auquel je m'exposai : un coup de sabot part vite. Mais je décidai de faire confiance à la jument. Puis j'entendis le bruit du crissement des sabots sur le sable puis celui de sa respiration. Enfin, je senti un souffle chaud sur mon cou. Je n'osai plus bouger, j'avais enfin réussi à lui faire accepter ma présence. Elle me donna un gentil coup du bout de son nez sur ma joue, l'air de dire "Qu'est ce que tu fais ?"

Je me relevai lentement, lui fit sentir ma main et lui fit une grattouille au niveau du garrot. Un peu surprise au début, elle se détendit très vite, je passai ma main sur son encolure, puis sa tête sans perdre le contact avec elle : trop précieux. Je caressai enfin son chanfrein. Je décidai d'en rester ici pour aujourd'hui, je sorti du paddock. L'irish me regardait partir les oreilles pointés dans ma direction, le regard un peu plus vivant. J'avais enfin réussi à établir un contact avec elle.

En cette matinée de fin d'hiver, je retournai voir ma petite protégée au refuge. Ne la voyant pas des son paddock, j'allai voir aux écuries : je regarde dans chacun des boxes et finit par la trouver : sur une plaque était écrit à la craie "Millenium Elegance" maintenant, je connaissais son nom. Elle restai au fond de son box mais curieuse, elle vint à moi timidement et me sentit. "Bonjour ma puce" lui dis-je en lui présentant ma main avant de la caresser. Son box était propre mais elle était toujours pleine de boues, les crins emmêlés : elle ne devait pas accepter de se faire panser.

Je décidai donc de la désensibiliser au contact de la brosse et de ma main partout sur son corps. Je vais chercher une brosse douce. Je lui montre l'objet elle l'inspecte méticuleusement puis s'en désintéresse. Je pose ma main au niveau de son garrot puis la brosse juste à côté. Elle frémit puis tourne sa tête vers moi pour mieux comprendre ce que je lui faisait. Rassurée, elle se détend. J'arrête de la brosser à cette endroit pour lui faire des caresses et la féliciter. Puis je commence à lui brosser l'encolure, avec une brosse douce, ce n'est pas très efficace pour la boue mais c'est une étape avant de lui montrer étrille et brosse dure. Je passe la brosse sur tout son corps elle doit se souvenir que le pansage est un moment agréable car elle ne bouge pas du tout et reste calme.

Je vais maintenant faire la même chose avec une étrille puis un bouchon, après lui avoir montré les objets, je commence vraiment le pansage. Elle reste toujours décontractée, je la félicite en la caressant, maintenant, Millenium est toute belle. Elle est toujours un peu maigre mais elle semble avoir de l'appétit donc ce problème sera résolu avec le temps.

Je fini le pansage en lui curant les sabots, ce ne fut pas très dur de lui prendre les pieds : il a juste fallu lui faire comprendre ce que je voulais et elle donnait ses pieds presque toute seule.

Je finis le pansage en lui donnant quelques carottes et en lui faisant pleins de caresses puis la laisse tranquille. Je reste avec elle assise à la porte de son box pour lui montrer que je suis présente et l'observe manger son foin.

Aujourd'hui, j'avais beaucoup de temps libre, je décidai donc d'emmener Millenium en balade.
Je la panse, maintenant, elle ne craint plus les brosses et adore les caresses, après avoir été oubliée, elle apprécie qu'on lui prête attention. Elle commence même à me faire de plus en plus confiance et semble sereine à mes côtés. Elle apprécie mes visites car je ne la retrouve plus cachée au fond de son box.

Je lui met un licol et nous partons en direction de la forêt. Avant de rejoindre les bois, nous passons près des paddocks où se détendent d'autres chevaux. Ils se mettent à galoper pour venir à sa rencontre. Elle se met à trottiner la queue en panache, quelle bonheur de la voir revivre.

Arrivées dans les bois, nous marchons un bon moment avant que je la laisse brouter dans une clairière. Je la regarde faire, elle relève la tête au moindre bruit, peu habituée à ce nouvel environnement. Je reste près d'elle, la caresse et la rassure.

Nous continuons notre balade nous arrêtant de temps en temps pour qu'elle broute. Puis je me décide enfin à rentrer à l'écurie, Millenium est plus détendue que jamais et m'accorde peu à peu sa confiance. Ces quelques moments que je passe à m'occuper d'elle, elle me le rend beaucoup.
Je lui fais un bon pansage accompagné d'un massage puis la met au paddock.

Je suis venue voir ma petite protégée aujourd'hui, elle attendait avec impatience notre rendez vous quotidien.
Je la panse et lui met un licol, je la prend par la longe et l'emmène dans le rond de longe couvert.
Je la fais marcher le long de la barrière, elle reste bien sagement à mes côtés.
Je détends la longe peu à peu en m'éloignant d'elle et la suis de moins en moins à pieds. Je viens me placer au centre du rond et l'incite à tourner autour de moins, en communiquant seulement avec des mouvements de mon corps.
Elle semble très réceptive et comprend parfaitement ce que j'attends d'elle.
Je la fais revenir vers moi et la félicite avec de longues caresses. Je la remet ensuite sur la piste au trot, je fais varier son allure et elle passe au pas puis au galop.
C'était vraiment surprenant de voir une jument qui était encore abattue et sans vie il y a quelques jours et de la voir maintenant dansant avec moi, le goût de vivre retrouvé.
Je la fais revenir vers moi encore une fois, la caresse et la laisse dans le rond de longe en liberté. Je la regarde montrer sa joie, se rouler avec plaisir...
Je remet le licol dans la sellerie et part du refuge.

en cours

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